Quand l'autonomie alimentaire devient argument marketing

Favoriser l'autonomie alimentaire des élevages en fournissant des conseils pointus en matière de nutrition, telle est l'ambition de Marc Didienne et Yann Mathioux, à la tête de la société BDM. Depuis deux ans, leur activité de conseil s'est élargie à la valorisation des animaux détenus par leurs clients éleveurs.

A Aubiat, petite commune située au nord du Puy-de-Dôme, à quelques kilomètres de Clermont-Ferrand, Marc Didienne est à la croisée des autoroutes. Un jour à Saint-Amand-Montrond, un autre à silloner les campagnes, une semaine à prospecter et à structure, une autre à dépanner et régler les impondérables liés à une activité en développement... Cette situation géographique est sans aucun doute un atout pour ce nutritionniste en alimentation animale, que les challenges n'effraient guère.

Avec son annsocié, Yan Mathioux, ce Lyonnais devenu auvergnat, a créé il y a douze ans, la soci"té BDM. Une entreprise spécialisée dans le coneil en nutrition, qui revendique son indépendance dans la mesure où elle ne vend rien d'autre que du conseil. "Arriver sur des fermes sans avoir d'aliments à veendre, juste du conseil, au départ, cela n'était pas évident", se souvient Marc Didienne.

650 éleveurs fidèles

Le consept a pourtant pris, si bien qu'aujourd'hui, l'entreprise travaille régulièrement avec 650 éleveurs sur tout l'hexagone, et compte sept collaborateurs."Nous assistons à un changement profond sur les exploitations où les éleveurs mesurent l'intérêt de cultiver l'autonomie alimentaire. Des éleveurs, en nourrissant exclusivement leurs animaux ades des produits de la ferme, se sont rendus compte qu'ils n'altéraient en rien leurs performances. C'est déjà une première victoire", estime le nutritionniste.

En discutant avec ces éleveurs, Marc et son associé ont voulu aller plus loin en valorisant la viande produite à partir des ressources locales. C'est ainsi qu'est né en 2017, le concept "la viande du nutritionniste". S'appuyant sur un site web, éponyme de vente de viande en ligne, les deux associés proposent au grand public une viande de qualité, totalement traçable et payée au juste prix aux éleveurs à travers une grille fixe. Sur la charolaise, par exemple, les animaux sont payés à l'éleveur au moins 4,10euros/kilo. En fonction du rendement carcasse, la rénumération peut atteindre 4,70euros/kilo.

30% de progression annuelle

Marc est convaincu que l'un des arguments qui fait mouche auprès des consommateurs, c'est celui de l'autonomie alimentaire. La qualité de la viande faisant le reste.

"Nos viandes sont issues d'animaux de races allaitantes. Elles sont maturées entre 15 jours et 3 semaines", explique Marc Didienne. 800 clients achètent régulièrement cette viande. Des particuliers, des restaurateurs et quelques bouchers livrés sur l'ensemble du territoire en direct, via les drives fermiers ou chronofresh. Morceaux en colis, à l'unité, viande transformée (pour ses produits élaborés, la viande du nutritionniste avec l'atelier de transformation "Le paysan bio", à Brioude, en Haute-Loire)... le panel des produits est relativement large.

Et maintenant, un food-truck

En moyenne, deux à trois bêtes par semaine sont abattues à Saint-Amand-Montrond dans le cher. La société assure des livraisons deux jours par semaine sur Lyon et Grenoble. A terme, elle devrait nouer un partenariat avec l'abattoir de Grenoble pour y envoyer des animaux.

"Notre objectif premier est de maintenir les volumes, tout en valorisant au mieux les animaux". Dans cette dynamique, Marc et Yann ont lancé, il y a un mois, La Ferme du Goûlois", leur premier food truck. Objectif : faire déguster leur viande pour susciter des commandes et optimiser la commercialisation de leurs produits, des "avant" notamment, dont la vente est toujours plus compliquée. Le camion ambulant circule actuellement au nord du Puy-de-Dôme. Si le concept fonctionne, il pourrait être dupliqué sur le secteur de Grenoble.

Article écrit par Sophie Chatenet, paru dans le magazine "Terroirs Auvergne-Rhône-Alpes", edition du mois de mars 2019.


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